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Catégorie : Festivals
Rubrique des festivals de films sur l'Inde et venus d'IndeCette année l'Auditorium du musée Guimet met les petits plats dans les grands et nous offre un programme très dense de films, de conférences, de reportages sur le thème de l'Himalaya et de spectacles de musique et de danse. Dans un premier temps nous vous proposons le programme complet des longs métrages dont de nombreux inédits en provenance du Maharastra (marathi) et du Kerala (malayalam)...

Cinémas marathi et malayalam. 15 films d’auteur inédits

Quasiment inconnu du public occidental, le cinéma marathi a une longue histoire dont nous vous proposons quelques facettes en sept films, des années 1930 à notre époque. Deux films de V. Damle et V. Shantaram, piliers des grands studios Prabhat, un film majeur de Jabbar Patel des années 80, deux films des femmes cinéastes Sumitra Bhave et Chitra Palekar, et une comédie allégorique d’Umesh Kulkarni représentant la dernière génération des cinéastes marathes.

Quant au cinéma malayalam, s’il n’est certes pas totalement étranger au public français, l’œuvre de ses cinéastes majeurs reste pourtant à découvrir. C’est le cas de Govindan Aravindan dont nous vous proposons trois films à l’approche narrative poétique très personnelle. C’est aussi le cas de John Abraham dont l’œuvre, ne comptant que quelques films, fait l’objet d’un véritable culte au Kerala. Adoor Gopalakrishnan dont nous avons déjà présenté plusieurs films (Le piège à rat, Le mur, Le serviteur de Kali) est considéré comme le plus grand cinéaste indien contemporain.

Et pour clore cette édition, un premier film de Paresh Mokashi nous fera vivre la formidable aventure de Dadasaheb Phalke, le "père du cinéma indien".

Lundi 7 septembre 2009 à 12h15
Saint Tukaram (Sant Tukaram)
Fiction de V. Damle et S. Fathelal, 1936
2h10’, VO marathi STF, inédit

Sant Tukaram Inspiré de la vie de Saint Tukaram, l’un des plus célèbres saints du Maharastra qui vécut au 17ème siècle, ce grand film musical fait résonner son influence au 20ème siècle. Tukaram symbolise le premier mouvement d’émancipation contre la caste des brahmanes et incarne avec ferveur la bhakti (foi) qu’il chante inlassablement. Les grands studios Prabhat furent célèbres pour leurs films mythologiques et de dévotion dont Saint Tukaram est représentatif. Ce fut le premier film indien sélectionné au festival de Venise, où il reçut une mention spéciale du jury. Les chants religieux furent composés à partir de textes originaux et Tukaram est interprété par Vishnupant Pagnis.

Lundi 14 septembre 2009 à 12h15
L’inattendu (Kunku)
Fiction de V. Shantaram
1937, 2h43’, VO marathi STF, inédit
KunkuNeeral, jeune femme orpheline confiée à son oncle, est mariée à un avocat. Elle découvre pendant la cérémonie qu’il est très âgé. Révoltée contre cette injustice, elle brave les conventions en refusant de lui céder. Elle se rapproche de la fille cadette de l’avocat, et trouve appui auprès de sa fille aînée, Chitra, jeune veuve engagée dans le combat social et politique. Face à la détermination rebelle de sa jeune femme, le vieux mari réalise combien les coutumes sont injustes. L’impact émotionnel du film fut considérable à son époque. V. Shantaram, cinéaste qui marqua plusieurs décennies du cinéma indien, fit ses débuts aux studios Prabhat où il introduisit des films à caractère social et progressiste. Shanta Apte, grande actrice du cinéma marathi de cette époque, prouve dans ce film toute la dimension de son talent.

Mercredi 16 septembre 2009 à 12h15
Le seuil (Umbartha)
Fiction de Jabbar Patel, 1982
2h30’, VO marathi STF, inédit
UmbarthaSubala est l’épouse d’un avocat qui défend des clients suspectés de viols en accusant les victimes de provocation. Décidant d’intégrer une institution recueillant des victimes de violences et d’abus, Subala quitte son foyer pour une autre ville. Face à la souffrance et à l’exploitation de ces femmes, elle se sent déterminée, mais la corruption et les pressions de tous genres vont la contraindre à démissionner. Un fossé la sépare désormais de sa famille. Elle fait face à sa vie, seule. Dr. Jabbar Patel, l’une des grandes figures du théâtre et du cinéma contemporains au Maharastra, signe ici une œuvre forte aux accents féministes, adaptation du roman autobiographique de Shanta Nishal. Le scénario et les dialogues sont de Vijay Tendulkar. Avec Smita Patil et Girish Karnad dans les rôles principaux.

Vendredi 18 septembre 2009 à 12h15
Histoire d’une fossoyeuse (Maati May)
Fiction de Chitra Palekar
2007, 1h38’, VO marathi STF, inédit
Maati MayMaati May (signifiant mot à mot « mère de la terre ») nous entraîne dans le monde rural du Maharastra à travers la vie et le destin d’une jeune femme fossoyeuse de sépultures d’enfants. Une fois devenue mère, elle refuse de continuer cette tradition ancestrale. Mais personne ne comprend le dilemme de la jeune femme et on la force à reprendre son activité que personne ne veut assumer. La jeune femme rebelle échappera-t-elle à l’injustice qui lui est infligée ? Chitra Palekar a été comédienne du théâtre d’avant-garde marathi avant de devenir scénariste d’Amol Palekar. Maati May est sa première œuvre de fiction. Adapté d’une nouvelle de Mahasweta Devi, son film fut couronné au festival international de films de femmes de Créteil.

Lundi 21 septembre 2009 à 12h15
Le Bosquet sacré (Devrai)
Fiction de Sumitra Bhave et Sunil Sukthankar
2004, 1h48’, VO marathi STF, inédit
DevraiLe jeune Shesh, enfant vif et joueur, change peu à peu au cours de son adolescence, mais ses conflits avec sa mère et ses sautes d’humeur n’alertent personne. Il devient de plus en plus solitaire et excentrique. A la perte de sa mère, son seul refuge face au chaos du monde qui l’agresse est un bosquet sacré près de son village. L’état de Shesh empire tandis que sa famille se sent impuissante. Travail conjoint de la réalisatrice Sumitra Bhave et de Sunil Sukthankar, Devrai est le premier film marathi à explorer le monde de la schizophrénie dans une société indienne contemporaine en pleine mutation. Il reçut de nombreux prix en Inde dont le « National Award ». Avec Atul Kulkarni, Sonali Kulkarni et Dr Mohan Agashe.
Avec la présence exceptionnelle du Dr Mohan Agashe, célèbre psychiatre et acteur indien, qui présentera le film et répondra aux questions du public.

Mercredi 23 septembre 2009 à 12h15
Le taureau (Valu)
Fiction d’Umesh Kulkarni
2008, 2h’, VO marathi STF, inédit

ValuSelon la tradition, un taureau (valu) est libre de circuler comme bon lui semble dans ce petit village du Maharastra. La destruction de récoltes et bien d’autres malheurs lui sont bientôt reprochés. Le garde forestier est appelé à la rescousse, mais la capture du taureau n’est pas sans difficultés ni surprises, d’autant que chaque villageois a son idée sur la question. Pour couronner le tout, un jeune documentariste vient filmer la situation. Mais les malheurs du village attribués au taureau se révèlent plus profonds. Premier film d’un jeune réalisateur, cette comédie allégorique est une satire sociale dont la fraîcheur de ton et l’humour lui ont valu un succès au Maharastra. Avec Dr. Mohan Agashe, Atul Kulkarni et Girish Kulkarni dans les rôles principaux.
Avec la présence exceptionnelle du Dr Mohan Agashe, célèbre psychiatre et acteur indien, qui présentera le film et répondra aux questions du public.

Mercredi 30 septembre 2009 à 12h15
Stéphane (Estheppan)
Fiction de Govindan Aravindan
1979, 1h34’, VO malayalam STF, inédit

L’étrange et mystérieuse personnalité de Stéphane se révèle peu à peu dans les événements relatés par les pêcheurs chrétiens d’un village sur la côte du Kerala. Qui est Stéphane ? Un prophète, un guérisseur aux pouvoirs magiques, un voleur ? La structure narrative du film présente l’individu comme un personnage à la fois mythique et réel dont l’existence est tour à tour embellie ou transformée en fiction par les pêcheurs. Les interprétations sont infinies, mais comme dans les meilleures œuvres de Govindan Aravindan, le personnage reste inclassable et relève davantage du domaine des émotions que de l’intellect. Musique de Govindan Aravindan. Shaji N. Karun, autre cinéaste important du Kerala dont nous avons déjà montré trois films, est à la caméra. Avec Rajan Kakkanadan et Krishnapuram Leela dans les rôles principaux.

Estheppan

Vendredi 2 octobre 2009 à 12h15
Crépuscule (Pokkuveyil)
Fiction de Govindan Aravindan

1981, 1h46’, VO malayalam STF, inédit

Pokkuveyil

Essentiellement construit en flash-back, le film est l’histoire poignante d’un jeune artiste citadin vivant avec son père, un ami politisé et une jeune femme mélomane. Le père meurt, l’ami doit se sauver, et la jeune femme suit sa famille dans une autre ville. Le monde du jeune artiste s’effondre, ses rêves et ses espoirs lui échappent peu à peu, et il est en proie à des hallucinations. Réalisé à partir de la structure musicale d’un ragâ (musique classique hindoustanie) dont le cinéaste était grand connaisseur, ce film est un parcours dans le labyrinthe d’un jeune artiste trop sensible qui, assailli par les incidents de la vie, s’isole peu à peu dans son monde intérieur. La musique est de Hariprasad Chaurasia, Rajeev Taranath et Latif Ahmed. Shaji N. Karun est à la caméra. Avec le poète Balachandran Chullikad dans le rôle principal.

Mercredi 7 octobre 2009 à 12h15
Chidambaram
Fiction de Govindan Aravindan
1985, 1h42’, VO malayalam STF, inédit
Muniyandi, travailleur agricole dans une ferme indo-suisse du Kerala, ramène son épouse Shivagami de la ville de Chidambaram. L’amitié les liant à Shankaran, contremaître et photographe amateur, vole en éclats lorsque Muniyandi suspecte Shivagami d’infidélité. Incapable de faire face à la situation, Muniyandi se suicide. Bouleversé, Shankaran erre et atteint le temple de Chidambaram au Tamilnadu où il revoit Shivagami. Comme dans la plupart de ses films, Aravindan donne à l’action intérieure plus de poids qu’à l’action physique extérieure. La stupeur et l’angoisse d’un homme ayant involontairement causé la mort de son ami sont dépeintes ici avec une économie et une émotion d’une grande force. Avec Gopi dans le rôle de Shankaran et Smita Patil dans le rôle de Shivagami. Shaji N. Karun est à la caméra.

Chidambaram


Vendredi 9 octobre 2009 à 12h15
Compte rendu à Mère (Amma Ariyan)
Fiction de John Abraham
1986, 1h55’, VO malayalam STF, inédit

Amma Ariyan

Purushan part à Delhi avec son ami Paru qui fait une thèse sur Durgâ, la Déesse Mère. En chemin, ils découvrent un jeune homme pendu qu’ils croient reconnaître. Purushan et un groupe d’amis, voulant découvrir la vérité et en informer la mère du défunt, vont traverser le Kerala des montagnes du nord jusqu’à la région de Cochin. En chemin, le nombre d’amis augmente. Chacun évoque des fragments de mémoire sur le défunt. Ce cheminement est aussi une prise de conscience sociale et politique. Dernier film de John Abraham produit par le collectif Odessa, cette émouvante lettre d’un fils à sa mère est une fiction entrecoupée d’éléments réels. C’est la réflexion du cinéaste sur l’engagement des jeunes dans le mouvement naxalite des années 70. Avec Joy Mathew, Maji Venkitesh et Nilambur Balan dans les rôles principaux.

Mercredi 14 octobre 2009 à 12h15
Face-à-face (Mukhamukham)
Fiction d’Adoor Gopalakrishnan
1984, 1h47’, VO malayalam STF, inédit

MukhamukhamSreedharan, membre du parti communiste et représentant syndical, s’illustre au cours d’une grève. L’assassinat du patron le force à se cacher. Entre temps, le parti s’est scindé et deux clans s’opposent. A son retour, Sreedharan a vieilli et ne correspond plus du tout au héros qu’on a fait de lui. Il dérange et son refus de prendre position aggrave son cas. Seule la mort peut restaurer l’image de ce héros du passé. Loin d’être une simple histoire politique, le film possède plusieurs niveaux de lecture. La mémoire, grande composante de l’œuvre d’Adoor Gopalakrishnan, est utilisée ici comme une véritable pièce de construction. La narration et la structure élaborées du film nous entraînent du passé au futur. Avec B. Ganga, B. K. Nair et Kaviyoor Ponnamma dans les rôles principaux.

Mercredi 21 octobre 2009 à 12h15
Monologue (Anantaram)
Fiction d’Adoor Gopalakrishnan
1987, 2h05’, VO malayalam STF, inédit

AnantaramAbandonné à sa naissance, Ajayan est recueilli par le médecin de l’hôpital qui l’élève comme un fils. Doué et brillant, il se sent pourtant rejeté par la société. Dans une première histoire, il se culpabilise de tomber amoureux de sa belle-sœur Suma. Dans une seconde histoire, il s’éprend de Nalini, qui ressemble trait pour trait à Suma. Incapable de séparer le réel de l’imaginaire, le narrateur fait défiler sa vie, cherchant à s’y découvrir. Il en est à la fois l’auteur et le personnage. Anantaram qui signifie littéralement « et alors », terme couramment utilisé dans les histoires, est structuré comme un monologue. Le film explore l’expression créative en tant que processus de perception, de sélection et d’organisation des expériences vécues. Avec Ashokan, Mammootty et Shobhana dans les rôles principaux.

Vendredi 23 octobre 2009 à 12h15
L’homme servile (Vidheyan)
Fiction d’Adoor Gopalakrishnan
1993, 1h52’, VO malayalam STF, inédit

VidheyanThommi est un pauvre ouvrier agricole, immigrant du Kerala, parti à la recherche d’une terre et d’une nouvelle vie dans l’Etat voisin du Karnataka sud. Il se retrouve sous le joug inextricable de Patelar, propriétaire terrien dégénéré. Incapable de lui opposer la moindre résistance, Thommi devient son serf. A ses yeux, Patelar est à la fois bienfaiteur et despote. Les thèmes d’oppression et de servitude présents dans l’œuvre d’Adoor Gopalakrishnan sont poussés à l’extrême dans ce film en forme de parabole qui explore la face cachée de l’esprit humain. Comment un homme peut-il se soumettre totalement et s’oublier au point d’accepter son oppression, dans une relation de symbiose reliant oppresseur et oppressé ? Adapté d’une nouvelle de Zacharia, avec Mammootty et Gopakumar dans les rôles principaux.

Mercredi 28 octobre 2009 à 12h15
L’homme de l’histoire (Kathapurushan)
Fiction d’Adoor Gopalakrishnan
1995, 1h47’, VO malayalam STF, inédit

Kathapurushan

Kunjunni est l’homme de cette histoire. Issu d’une famille aisée de grands propriétaires terriens, il rejoint le parti communiste au cours de ses études, mais s’en détourne pour se radicaliser et intégrer le mouvement naxalite maoïste. Arrêté pour ses activités subversives, il est acquitté et trouve son équilibre auprès de sa femme Meenaksi, son amie d’enfance, fille d’une servante de sa famille, et de leur fils. Du mouvement gandhien pour l’indépendance, au premier gouvernement communiste élu en 1959, suivi dix ans plus tard par le mouvement naxalite engagé dans de violentes revendications, le film retrace 40 ans d’histoire au cours desquels la communauté féodale du Kerala s’est transformée en une démocratie moderne. Ce voyage dans l’histoire est aussi un voyage émotionnel à la recherche de soi. Avec Viswanathan, Mini et Aranmula Punnamma dans les rôles principaux.

Vendredi 30 octobre 2009 à 20h30
Harishchandrachi Factory
Fiction de Paresh Mokashi
2008, 1h35’, VO marathi STF, inédit

Harishchandrachi FactoryPhalke vient d’abandonner son imprimerie lorsqu’il voit un film muet occidental dans un cinéma de Bombay. C’est une telle révélation qu’il se lance aussitôt dans la folle entreprise de réaliser le premier film mythologique indien : Râjâ Harishchandra. Aidé par son épouse et ses deux enfants, il s’initie à la technique et fait face à tous les obstacles. Il réussit, deux ans plus tard, à monter son film qui non seulement va être un grand succès, mais qui va aussi inspirer d’autres films mythologiques partout en Inde et pendant des décennies. Remarquablement documenté et fidèlement reconstitué, ce premier film produit et réalisé par Paresh Mokashi, est le premier film jamais réalisé sur Dadasaheb Phalke. Déjà couronné de prix, il restitue à merveille l’humour et l’esprit d’aventure de ce grand pionnier du cinéma indien. Avec Nandu Madhav et Vibhavari Deshpande dans les rôles principaux.

musee_guimet.jpgCombien ?
Entrée libre pour les détenteurs du billet du musée ou du billet jumelé (musée/exposition), pour les membres de la SAM
G, les chômeurs et les moins de 18 ans Autres : 4 €
ou par abonnement (ensemble des projections de chaque cycle) : 25 €

Vendredi 30 octobre 2009 : Séance de clôture, e
ntrée libre dans la limite des places disponibles
Réservation conseillée.


Où ?
Auditorium du musée Guimet
6 place d’Iéna - 75016 Paris
www.museeguimet.fr
Métro : Boissière ou Iéna

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