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Catégorie : Personnalités de la musique

Fady Zakar est un explorateur du vaste et fertile terroir des musiques traditionnelles. D'origine libanaise et algérienne, ayant vécu en Algérie, en Irak et en Italie, il se passionne pour les musiques du monde et ce qu'elles véhiculent. Il fonde son langage en s'inspirant de sources aussi variées que celles de l'Inde, d'Asie Centrale, du Moyen-Orient, du bassin méditerranéen, d'Afrique de l'Ouest et du Moyen-Age et développe une approche personnelle autour de l'idée, de l'émotion, du geste et du son pour épanouir sa créativité. Cela lui permet d'évoluer au sein de groupe musicaux mais aussi dans un cadre de spectacle vivant avec des conteurs, des comédiens, des danseurs ou encore au cours d'ateliers à vocation pédagogique.


En 1992 il s'installe en France à Sophia Antipolis, du côté de Nice, pour y entreprendre des études scientifiques (math sup et spé) et découvre la musique de l'Inde dont il adapte et intègre alors certains éléments esthétiques et techniques à son jeu de guitare. Il obtient son diplôme d'ingénieur généraliste en bâtiment en 1998 et après quelques mois d'exercice décide de se consacrer uniquement à la musique. Il rencontre alors Mahjoub Elhadari qui l'initie au luth guembri de la tradition gnawa du Maroc et intègrent ensemble la formation « Dol de Nice qui distille les polyrythmies mandingues d'Afrique de l'Ouest, les rythmes du Brésil et les chants gnawas.

En 2000, il s'installe à Toulouse et après trois années de tâtonnements et de petits métiers, débute une nouvelle période de vie: il nourrit une expérience en tant qu'animateur d'éveil musical et d'initiation à la percussion pour enfants (BAFA avec approfondissement musique) dans des centres de vacances à dominante artistique. Il se forme à la fabrication et au jeu de la kora, harpe emblématique d'Afrique de l'Ouest, s'aventure dans l'accompagnement musical des contes et évolue en tant que percussionniste dans le milieu des fêtes médiévales. Pl se professionnalise alors.

Attiré depuis longtemps par les mélismes des musiques d'Orient, il s'initie finalement aux vièles dilruba et sarangui de l'Inde et entreprend en 2006 un premier voyage au Rajasthan : il y rencontre des musiciens, chanteurs et danseuses issus de diverses castes du désert du Thar. Il réalise un film Rajasthan, à la rencontre des musiciens populaires. Dès son retour riche de cette imprégnation, il développe son expression sur la vièle sindhi sarangui et sur les flûtes doubles alghoza spécifiques de cette région de l'Inde.


"Des routes gitanes en Europe jusqu’aux déserts entre le Sindh pakistanais et le Rajasthan, en passant par l’Afrique du nord et le Moyen-Orient de mes aïeuls, il y a tant de terres que je voudrais fouler et de peuples que je souhaite rencontrer. Mais c’est d’abord du dedans que naît mon élan, mon souffle de vie. C’est bien là qu’il y a un monde à découvrir sans cesse.
L’autre et l’ailleurs sont un miroir."
Fady Zakar

Toujours en autodidacte sans cesse curieux, mais néanmoins éclairé par les nombreux documents disponibles et par des rencontres avec des musiciens traditionnels, il poursuit son exploration. Il découvre alors la musique du Baloutchistan. Grâce à la rencontre avec l'ethnomusicologue Jean During et à Abdulharman Surizehi,maître baloutch de la cithare benju, il se procure la vièle sorud et le luth tambourag joués uniquement dans cette région. Cela lui permet de relier dans sa pratique des aires culturelles voisines : Baloutchistan (iranien et pakistanais), Sind pakistanais, Rajasthan.

En 2010, au cours d'un second voyage en Inde Fady va se concentrer à nouveau sur les musiques traditionnelles populaires du Rajasthan et accompagné de Meenakshi Dhawle,  indienne, vivant à Paris, ils découvrent  la région voisine du Kutch, frontalière avec le Pakistan: ensemble ils recueillent des interviews de musiciens dans les villages. Ce périple sera bien sûr musical mais fera également l'objet d'un travail photographique et vidéo. Une exposition photo, une série de petits films, la rédaction d'articles  et une conférence sont en cours de préparation,

La voie autodidacte que suit instinctivement Fady Zakar s'inscrit dans un cadre déterminé par les critères esthétiques et techniques des diverses traditions musicales abordées où règne l'approche modale. Il ne se revendique pas musicien traditionnel et privilégie l'inspiration personnelle. Ce chemin artistique est pour lui une manière d'aborder l'autre et le monde dans leur diversité.

Site officiel de Fady Zakar
Facebook de Fady Zakar


"Des routes gitanes en Europe jusqu’aux déserts entre le Sindh pakistanais et le Rajasthan, en passant par l’Afrique du nord et le Moyen-Orient de mes aïeuls, il y a tant de terres que je voudrais fouler et de peuples que je souhaite rencontrer. Mais c’est d’abord du dedans que naît mon élan, mon souffle de vie. C’est bien là qu’il y a un monde à découvrir sans cesse.
L’autre et l’ailleurs sont un miroir."

Fady Zakar