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Catégorie : Géographie

Rubrique géographie de l'IndePeut-on imaginer sur terre une cité idéale, un lieu de paix, d’égalité, de tolérance, où tout homme pourrait vivre "librement comme un citoyen du monde" ? Peut-on imaginer une cité dont le but serait de donner à tous les hommes l’exemple de l’unité humaine quasi parfaite sans religion, sans nationalité et sans politique ? Certes quelques philosophes ont imaginée une cité idéale comme Thomas More, Rabelais mais cette utopie a-t-elle été réalisée ? Et bien, c’est la cité idéale de Sri Aurobindo, un philosophe indien qui a été expérimentée : Auroville est ce "laboratoire" qui tente de réaliser le rêve de l’Unité Humaine dans un monde où l’égoïsme, l’intolérance, l’inégalité, les rivalités entre nations sont omniprésents...

La naissance d'Auroville
La cité de l’Aurore ou cité de l’Unité Humaine est située au sud de l’Inde, à 10km de l’ancien comptoir français de Pondichéry. La cité ne pouvait pas être réalisée en occident car elle ne permettrait pas aux hommes des continents africain ou asiatique de se déplacer facilement en occident, les obstacles de l’argent et de l’information empêcheraient un grand nombre d’entre eux de tenter l’expérience de la cité. Or la cité veut être une cité "universelle où hommes et femmes de tous pays puissent vivre en paix et en harmonie au dessus de toute croyance, de toute politique et de toute nationalité". D’autre part, l’Inde est le pays connu pour sa grande spiritualité, sa pauvreté et sa division de la société ; Auroville pourrait de ce fait montrer l’exemple de la cité idéale. Et enfin, Pondichéry a été choisi parce qu’elle fut la ville où Sri Aurobindo et la Mère ont résidé, et où a été fondé l’Ashram.

Sri Aurobindo 

 

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C’est le 28 février 1968 que la cité fut inaugurée par des représentants de nombreuses nations et une poignée de terre de 124 nations fut déposée dans une urne ayant la forme d’une fleur de lotus, symbolisant l’unité humaine. Avant l’arrivée des premiers Auroviliens, le terrain était un désert de terre rouge, sans aucune végétation, seuls quelques villages existaient autour du site. Et depuis 1968, plus de quatre millions d’arbres d’espèces et d’origine diverses ont été plantés. Aujourd’hui, cette oasis se répand autour des villages au-delà de la cité. 

 

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Le Matrimandir - Avec l'aimable autorisation d'Auroville

Au centre de la cité se trouve le Matrimandir : "l’Ame de la cité", c’est une immense sphère de 36 mètres de diamètre et 9,5 mètres de hauteur qui renferme la Chambre Intérieure, lieu de méditation. Des cercles concentriques dorées ornent la sphère imposante, des jardins de fleurs variées se dessinent autour  donnant ainsi à cette cité toute l’intensité de sa beauté et de son sens. A l’intérieur de cette Chambre Intérieure se trouve un globe de cristal sur lequel descend  un rayon de la lumière du jour, symbolisant ainsi les "réalisations futures".

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Auroville vue du ciel - Avec l'aimable autorisation d'Auroville

Auroville Aujourd'hui
La cité compte près de 1800 résidents originaires de 36 pays, ils ont voulu tenter cette expérience unique au monde, celle de construire une ville universelle qui puisse accueillir 50.000 personnes vivant dans une harmonie complète tout en essayant chacun de faire la découverte intérieure de soi même.

Témoignage de Divakar, un ex-aurovillien (1ère partie)
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Témoignage de Divakar, un ex-aurovillien (2e partie)


Un beau pari qui demande beaucoup de restrictions et de volonté. Tous ceux qui y vivent sont loin d’avoir réaliser cet idéal, le chemin de la béatitude et de la paix intérieure demande beaucoup de travail et de patience. De plus, la cité ne se conçoit pas sans travail donc chaque individu doit exercer une activité utile à la communauté et pour son développement personnel. Quatre zones d’activités ont été mises en place : internationale, culturelle, résidentielle et industrielle. De nombreux ateliers de production ont été crées : ateliers d’encens, de bougies, de poteries, de prêts-à-porter, de maroquinerie. Les productions sont vendues non seulement à Auroville et à Pondichéry mais aussi à l’étranger. Les Auroviliens ne reçoivent pas de salaire car l’idée est de construire une "économie fraternelle", il n’y a pas d’argent qui circule à l’intérieur de la cité. Des services aussi variés dont une ville a besoin sont présents dans la cité : l’éducation, la médecine, la recherche, la préservation de l’environnement, l’Art, la culture…

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Le plan d'Auroville - Avec l'aimable autorisation d'Auroville

Les résidants sont regroupés en communauté (à peu près une centaine) qui a chacune une taille variée selon le nombre de maisons et de personnes qui y vivent. Ces communautés doivent permettre à chaque individu de trouver sa place, elles ont chacune des tâches à réaliser. Ainsi chaque communauté se charge de gérer la vie quotidienne mais lorsqu’il s’agit de prendre des décisions importantes concernant l’ensemble de la cité, c’est l’Assemblée des résidents qui intervient. Pour tous les problèmes concernant le domaine de la loi, c’est la Fondation indienne composée de représentants politiques et intellectuels qui se chargent de les régler. Et enfin, il y a un conseil international avec des organisations mondiales, notamment l’Unesco qui donnent une certaine légitimité à la cité.

Vue satellite d'Auroville
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Auroville c’est donc l’expérience d’un monde nouveau, avec des priorités comme la protection de l’environnement, la préservation de l’eau, le développement d’énergies nouvelles (énergie éolienne, solaire) tout en essayant de vivre dans en paix. Mais au-delà de ce "rêve" de Sri Aurobindo et au-delà de la réalité de cette Unité Humaine qui se construit de jour en jour grâce au travail de ceux qui ont voulu y croire, cette cité nous montre qu’une fraternité entre les hommes est possible et que d’autres aurovilles devraient fleurir à l’image de celle-ci.

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Autour du Matrimandir - avec l'aimable autorisation d'Auroville

"Il devrait y avoir quelque part sur terre un lieu qu'aucune nation ne pourrait revendiquer pour sa propriété exclusive, où tous les êtres humains de bonne volonté, sincères dans leur aspiration, pourraient vivre librement en citoyens du monde, obéissant à une seule autorité, celle de la Suprême Vérité, un endroit de paix, de concorde, d'harmonie, où tous les instincts guerriers de l'homme pourraient être utilisés exclusivement pour conquérir les causes de ses souffrances et de ses misères, pour surmonter sa faiblesse et son ignorance, pour triompher de ses limitations et incapacités; un lieu où les besoins de l'esprit et le souci du progrès auraient préséance sur la satisfaction des désirs et des passions, sur la recherche des plaisirs et jouissances matérielles." La Mère

Sri Aurobindo est né le 15 Août 1872 à Calcutta dans une famille aisée. Ses parents l’envoient très tôt faire ses études en Angleterre où il réalise un brillant parcours universitaire. Il décide de rentrer en Inde à l’âge de 21 ans. Il étudie de nombreuses langues indiennes dont le sanskrit et commence à enseigner l’anglais et le français. Lors des troubles politiques avec les Anglais au sujet de l’indépendance, Sri Aurobindo s’engage activement dans la politique et souhaite que l’Inde recouvre sa liberté. Il devient ainsi, le porte parole du parti nationaliste indien. Mais soupçonné par les Anglais, il sera arrêté et emprisonné. L’année qu’il passe dans la prison d’Alipore, a été un tournant dans sa vie puisque c’est à ce moment là qu’il réfléchi sur l’homme et sur l’avenir de l’humanité. Il se plonge dans la méditation et élabore une philosophie du yoga. Sorti de prison, il est toujours menacé par les anglais, il décide donc de se réfugier à Pondichéry et à partir des années 1920, il quitte la vie politique active. En 1926, il fonde l’Ashram et laisse la responsabilité à la Mère. Il a laissé de nombreux écrits sur sa pensée, notamment la revue Arya et le long poème Savitri.

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Sri Aurobindo - Avec l'aimable autorisation du Sri Aurobindo Ashram Trust

Mère
Mira Alfassa, est née le 21 février 1878 à Paris d’une mère égyptienne et d’un père perse. A 19 ans, elle se marie avec Henri Morisset, un peintre impressionniste, avec qui elle aura un fils. Elle divorce en 1908 et se remarie avec Paul Richard, un diplomate Français. Elle part à Pondichéry avec lui et rencontre pour la première fois Sri Aurobindo. Elle reste un an dans la ville et aide le Maître à réaliser la revue Arya dans lequel il publie ses travaux sur le Yoga Intégral et la vie divine. Le succès de Arya dans le monde est immédiat, les disciples de Sri Aurbindo sont de plus en plus nombreux, ce qui nécessite une certaine organisation. C’est alors que naît l’Ashram dont la Mère est en charge. son ouvrage le plus important est son journal L'Agenda de Mère, son proche disciple Satprem complètera cette oeuvre par d'autres écrits comme: L'homme est un être de transition, le mental des cellules.".

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Mère - Avec l'aimable autorisation du Sri Aurobindo Ashram Trust

Le Yoga Intégral
Le Yoga Intégral : Selon Sri Aurobindo, on ne peut pas changer le monde, ni les autres donc il faut se changer soi-même. Il faut que l’homme renouvelle sa conscience car la conscience n’est pas suffisante pour améliorer les choses, pour mettre en pratique les idées et elle ne permet pas une réalisation totale mais seulement partielle. Mais pour que l’humanité progresse il faut un changement radical de la condition humaine. Et c’est à travers la spiritualité que l’homme prend conscience de ce changement. Et il lui appartient donc de faire l’expérience de cette intériorisation de la conscience. Cette transformation de la conscience se fait en plusieurs phases qui doit mener à la présence éternelle du Moi sans limites, qui est à la fois Existence, Conscience et Félicité (Sat-Chid-Ananda). Ainsi, le vrai Moi sera éclairé et la force divine se révèlera. L’homme pourra donc vivre une "vie divine" sur terre. De ce fait, chacun doit faire ce renouvellement progressif de la conscience pour aller vers une harmonie collective.

Bande annonce du reportage "Auroville - La ville dont la Terre à besoin" de Guillaume Estivie visible en VOD sur Vodeo

L'Ashram
L’Ashram : fondé en 1926, il regroupe plus de 2000 membres qui travaillent pour faire connaître la pensée de Sri Aurobindo et de la Mère. Le centre international de l’éducation (Sri Aurobindo International centre of education), inauguré en 1952 fait partie intégrante de l’Ashram et dispense des cours divers comme les sciences humaines, les langues, la technologie, la physique, la musique, la danse…

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L'Ashram - Avec l'aimable autorisation du Sri Aurobindo Ashram Trust

Pour en savoir plus...

Liens Internet
auroville.org
auroville-international.org
sriaurobindosociety.org.in
Blog de Marie Demont
pondy.com (cliquez sur Sri Anrobindo and the Mother)

Livres
Made in Auroville, India - Monique Patenaude - 2004 - Triptyque Editions
Chemins entiers - Divakar - 2001 - Éditions Le Bord de l'Eau
L’Ashram de Pondichéry - Maurice Magre - 2000 - Dire Éditions
Mère, Pondichéry et Dieu - Bernard Delafosse - 1990 - Maisnie Tredaniel
Auroville Un aller simple ? - Jean Laroquette - 2006 - Monéditeur.com

Revue de presse

Auroville a quarante ans...
19/05/08 - Web-Libre
"Les premiers habitants d'Auroville avaient fait vœux de vivre sans argent, nationalité, politique ou religion. Toutefois, en quarante ans d'existence, la communauté a su évoluer dans la société moderne, et chacun garde sa liberté de s'accommoder ou non des règles."

Auroville, balade en utopie
15/03/08 - Libération
"Chant tantrique. Mais le rêve n’est pas abouti, loin s’en faut. La Mère espérait accueillir 50 000 habitants. Les plans de la cité, en forme de galaxie, ont d’ailleurs été réalisés pour une ville à cette échelle. Quarante ans plus tard, ils ne sont que 2 000 résidents de la première heure ou citoyens cooptés après une période de probation de deux ans à occuper un territoire de plusieurs dizaines d’hectares. Surtout, le centre-ville, censé faire le lien entre les zones culturelles, industrielles et résidentielles, n’est toujours pas sorti de terre."

Reportages - VOD
1
Auroville, l'esquisse d'un monde - Vodeo
Auroville - La ville dont la Terre a besoin - Vodeo