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Catégorie : Pantomime

Rubrique Théâtre et Pantomimes en relation avec l'IndeMerci au musée du Quai Branly de nous donner enfin de quoi rassasier notre soif de nouveauté avec une représentation théâtrale du Shizuoka Performing Arts Center, mise en scène par Satoshi Miyagi sur le thème du très vénérable Mahabarata. Créé en 2003 au musée national de Tokyo, le voilà qui débarque à Paris du 6 au 10 février et les places s'arrachent déjà. En marge du spectacle deux ateliers d'origami avec les artistes du spectacle...


Shizuoka Performing Arts Center est une scène japonaise de théâtre contemporain, dirigée par Satoshi Miyagi, dont le travail de mise en scène, inspiré du Kabuki, est basé sur la dissociation du Logos et du Pathos, de la parole et du corps.

Ce Mahabharata a été créé en 2003 au Musée National de Tokyo : un seul conteur dit le texte des 25 comédiens qui évoluent sur scène, retraçant l'un des épisodes de cette mythique épopée indienne, l'histoire du Roi Nala.

Masques somptueux, costumes en papier japonais dans la tradition de l’époque Heian (9ème – 12ème siècles), percussions de tous horizons (gamelan, djembé…), ce Mahabharata japonais, présenté à l’ouverture du théâtre Claude Lévi-Strauss en 2006, est un spectacle total dont l’énergie des interprètes, le souffle épique, la beauté visuelle et l’extraordinaire vitalité propose un véritable théâtre universel.

Présentation par Satoshi Miyagi
Si le Mahabharata et l’histoire du Roi Nala (Naracharitam) s’étaient propagés jusqu’au Japon à l’époque d’Heian (10ème ou 11ème siècle), quelles belles peintures en rouleau auraient dessiné les Japonais ? J’ai ainsi commencé par imaginer les peintures en rouleau qui auraient pu exister. […] Il est évident que la culture indienne, en tant que grand pays asiatique au même titre que la Chine, a beaucoup influencé la culture japonaise ; par exemple plus de la moitié du Shichifukujin (Sept dieux de bonheur) sont originaires de l’Inde. 

Mahabharata made in Kabuki

Dans ces circonstances, il est probable que le Mahabharata a pénétré la culture japonaise. Cependant, à ma connaissance, il n’y a ni spectacle ni littérature influencés directement par ce texte. Raisons pour lesquelles j’ai décidé de le mettre en scène. Et nous avons commencé la création. Je pense que la particularité intéressante du Japon est la tendance au métissage. En passant par le continent et la péninsule, ou bien en passant par l’océan du sud, de multiples peuples et cultures ont pénétré l'archipel du Japon. Les gens qui vivaient à cette époque n’avaient pas le besoin de définir leur identité face aux autres, ils acceptaient les nouveaux arrivants avec esprit d’ouverture, évoluant en fonction de ces rencontres. Les nouveaux arrivants s’adaptaient naturellement à la douceur de la nature et aux quatre saisons. Je pense que la tradition japonaise est énigmatique, ambiguë, rusée et toujours en plein changement. Quand une nouvelle chose arrive, même si elle devient à la mode, ou bien qu’elle doit combattre ou supporter l’oppression temporairement, elle ne remplace jamais ce qui existait déjà, finalement elle se mélange. En même temps, ce qui avait déjà existé survit modestement en suivant le temps qui passe. Je vois cela dans les objets exposés au Musée National de Tokyo où nous avons créé le Mahabharata. Un exemple très remarquable de l’intégration du bouddhisme dans la culture.

Juste après l’arrivée du bouddhisme, il y a eu un conflit énorme qui pouvait déboucher sur le renversement du gouvernement. Quelques siècles plus tard, cette religion très différente s’est réconciliée avec la religion d’origine du Japon. On a même inventé l’idée que les Dieux japonais seraient à l’origine du bouddhisme. Cela ne veut pas dire que les nouveaux éléments s’intègrent à ceux déjà existant, cela veut plutôt dire que la religion d’origine a puisé de nouveaux éléments dans la nouvelle religion, que les Japonais ont appris du bouddhisme et ont ainsi évolué. Un autre cas plus récent : la nourriture. Les Japonais n’avaient pas vraiment l’habitude de manger de la viande. La viande était autrefois considérée comme un “médicament”. Maintenant, les Japonais en mangent tous les jours. Cependant, la nourriture traditionnelle n’a pas disparu. Les Japonais, en s’adaptant à cette nouvelle alimentation, ont adapté leur corps à ces nouveaux impératifs. J’ai décidé ainsi de faire face à cet “autre” qu’incarne le Mahabharata en respectant une certaine distance tout comme les Japonais ont su le faire dans leur histoire avec le monde extérieur.

Atelier Origami en marge du spectacle. 
Samedi 9 février 2012, à 16h
Dimanche 10 février 2012, à 14h
Accessible tous publics (enfants à partir de 9 ans)
Foyer du théâtre Claude Lévi-Strauss
Accès libre dans la limite des places disponibles (maximum 30 participants)
Réservations au 01 56 61 71 72

Spectacle Mahabharata 
Mercredi 6 février 2013 à 19h,
Jeudi 7, vendredi 8, samedi 9 février à 20h,
D
imanche 10 février à 17h
Tarifs : 15 € / 10 €
Le + : les billets donnent accès au plateau des collections du musée, le jour du spectacle
spectacle tout public accessible à partir de 10 ans, en japonais surtitré en français

ACCÈS 
L’entrée au musée s’effectue par les 206 et 218 rue de l’Université ou par les 27 ou 37 quai Branly, Paris 7e. Accès visiteurs handicapés par le 222 rue de l’Université.

Quai Branly
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222 rue de l'Université
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