iap_vig_5.jpgL'évènement musical de la rentrée ! Pour la première fois à la Cité de la musique, vingt-quatre heures de concert ininterrompu les 27 et 28 septembre prochain : une expérience temporelle singulière et unique à la rencontre du raga et des traditions musicales de l’Inde avec quelques uns des interprètes les plus emblématiques de la musique du Sud et du Nord de l'Inde. Une expérience extraordinaire sous forme d'un voyage initiatique dont nous avons le plan complet pour vous...

Vingt-quatre heures de musique, qu’est ce que ça veut dire ? À quelle expérience singulière est-on convié ?

Tout au long de la nuit et du jour, se succèderont de grandes personnalités de la musique savante, de la danse et des traditions plus populaires de l’Inde du Nord et du Sud. Cette scansion particulière du temps, nul autre genre que le raga qui ponctuera notre traversée, est mieux à même de la traduire. Il constitue le cœur, l’essence de la musique de l’Inde et s’associe volontiers aux saisons ou à un moment de la journée : chacun d’eux peut être attribué à l’un des huit pahar, ou divisions du jour et de la nuit, ainsi qu’à l’une des six saisons (rtu), en étant interprété selon son occurrence dans l’ordre du temps. Une attribution qui pourrait dériver de la pratique musicale dans les temples, où les ragas sont chantés en accompagnement du cycle des rituels journaliers et des festivals saisonniers. Enfin, l’interprétation d’un raga est en elle-même une expérience temporelle remarquable ; elle peut durer de quelques dizaines de minutes à plusieurs heures au cours desquelles on passe généralement, d’un temps non mesuré à une métrique fixe (tala), ainsi que d’un tempo lent à un tempo rapide. La musique savante hindoustanie est représentée par Amjad Ali Khan, légendaire par sa manière de jouer du sarod ; par Kaushiki Desikan-Chakraborty, fille du chanteur Pandit Ajoy Chakraborty et nouvelle révélation du chant khyal ; ainsi que par les Gundecha Brothers de Bhopal qui, à la suite des frères Dagar, ont su préserver la ferveur sacrée du dhrupad. Sudha Ragunathan, avec son interprétation d’un sobre raffinement, et Shashank, avec la profondeur de son jeu sur la flûte bansouri, s’affirment comme les nouveaux maîtres de la musique carnatique. La tradition de l’Inde du Sud est également présente avec la musique rituelle des temples, jouée par le long hautbois nadhaswaram, et avec la Danse Mohiniyattam, dans laquelle Vishnou s’incarne en une nymphe. Enfin, le Rajasthan, qui est le dernier refuge des grandes traditions chantées des castes manghaniyar et langa : c’est là que, à Jaipur, continue de vivre l’une des trois écoles de la danse virulente et rythmique du kathak.

L'Inde : la nuit

Samedi 27 septembre 2008, 18h

18h Inde du Sud - musique rituelle des temples

M. Subhani, nadhaswaram
Mme Subhani, nadhaswaram
T.R. Govindarajan, tavil
Sankar, tavil

sudha_ragunathan.jpg18h45 Inde du Sud - chant carnatique

Sudha Ragunathan, chant
Skanda Subramanian Sundararajan, mridangam
Kannan Sagagopan, violon
Raman Ramakrishnan, morsing

20h15 Pause

20h30 Inde du Sud - danse mohiniyattam du Kerala

Dr. Neena Prasad, danse
Madhavan Nampoothiri, chant
Paliyam Parambil Mahdavan Satheesan, mridangam
Narayanan, veena
Krishnakumar, edaka


Neena Prasad star inconstestée du Mohiniyattam

21h30 Pause

22h Inde du Nord - chant khyal & thumri

Kaushiki Chakrabarty, chant khyal thumri
Vijay Gathe, tabla
Hiranmay Mitra, harmonium
K. Prabhakar, tanpura

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Kaushiki Chakrabarty, chant khyal & thumri

23h30 Pause

Quelques mots sur le raga
En Inde, le mot Sangitâ ("musique") signifie rassembler le tout et le dire. Ce tout symbolise l’union du corps, de l’âme et de l’intellect. Le raga, autrefois imprégné du rythme de la nature, se colore en fonction de l’heure du jour ou de la nuit, il est passionné, sombre, euphorique ou contemplatif. C'est la plus haute expression des émotions et des sentiments. D'origine divine, selon la volonté de Shiva, la musique se façonnera entre les mains des hommes à travers techniques et instruments. Empreint du monde et de l’univers cosmique qui nous inspirent, sensible aux frémissements de notre planète, le raga était autrefois considéré comme l’expression même des forces de l’univers et devait être utilisé à bon escient, étant le garant de l’équilibre du monde. La musique indienne puise sa force originelle dans l’écoute de la nature mais aussi dans les Vedas, textes sacrés de la tradition. Écrits en langue sanscrite et révélés par les Dieux pour éduquer les humains, ils ont été transmis oralement et forment un ensemble de poésies, invocations et mythes sous la forme de chants sacrificiels adressés aux divinités. Une forme unique s’est développée jusqu’au XIIe siècle. À partir de cette époque, il y aura une séparation entre la musique du Nord et celle du Sud. La première a été influencée par l'Islam, voyageant du Nord par le Pakistan et la Perse. Ces musulmans venus d’Asie Mineure, ont donné les styles arabo-persans. Ainsi est née la musique hindustani, qui doit tant à la civilisation moghole. En revanche, la musique carnatique (le terme karnatique voulant dire "ancien" en tamoul) est beaucoup plus liée à la danse (bharata natyam, kuchipudi…) et au sacré (théâtre kathakali en particulier). Si les deux mondes musicaux se sont développés séparément, ils retrouvent leur unité dans la forme du raga (terme qui signifie "passion", "couleur" ou "attachement" en sanscrit). "Un raga est un arrangement particulier de sons dans lequel les notes et les mouvements mélodiques apparaissent comme des ornements enchantant l'esprit." Le raga est décrit comme un thème imposé, avec une couleur précise, un climat donné, un thème qui revient sans cesse avec des ornements et des rythmes différents et nous transporte vers un monde émotionnel voire thérapeutique beaucoup plus complexe qu’il n’y paraît. Couleurs tonales, montées, descentes, mélodies libres pour l'improvisation, sont une invitation à se recentrer à l'échelle du temps, d’un temps maîtrisé et savouré, l’espace d’une journée.


23h45 Inde du Nord - sarod

Amjad Ali Khan - Le Maître du Sarod, sarod
Vijay Gathe, tabla
Sudipta Remy, tanpura

 

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Amjad Ali Khan - Le Maître du Sarod

 

1h45 Pause

gundecha_brothers.jpg2h15 Inde du Nord - chant dhrupad

Gundecha Brothers
Ramakant & Umakant Gundecha, chant dhrupad
Akilesh Gundecha, pakhawaj
Nirant Gundecha, tanpura

3h15 Pause

3h30 Inde du Nord - danse kathak de Jaipur

Ajay Rathore, danse
Aditi Jain, danse
Joti Goswami, tarant
Ranesh Meena, chant et harmonium
Koshal Kumar Panwar, tabla

Danse kathak de Jaipur
Lorsque l’on se rapporte aux âges védiques, la danse est l’incarnation du divin. Le mot "katha" signifie en sanscrit histoire ou conte, car le corps de ceux que l’on appelait aussi les kathaks, poètes nomades, racontait la vie des Dieux et des déesses, tant par un mime rythmé que par la délicatesse des mudras (expressions faciales et corporelles codifiées). A l’arrivée des Moghols au XVIe siècle, la danse Kathak devient danse de cour et quitte les temples pour les salons raffinés des nouveaux conquérants. Le kathak, ancienne danse sacrée hindouiste, sait donc s’adapter à la nouvelle influence persane et musulmane de l’Inde du Nord, jusqu’à devenir une synthèse harmonieuse.Il existe trois gharanas (écoles) de kathak : la gharana de Lucknow, liant émotions et finesse des gestes ; celle de Bénarès, où prédominent les improvisations de virtuosité rythmiques ; et enfin, celle concernée par ce spectacle, la gharana de Jaipur, où l'accent est mis sur le tournoiement et le rythme des pieds. Le martèlement clinquant de ces derniers, dont les chevilles sont enlacées de ghunghuru (grelots au nombre d'environ 250), se synchronise aux énoncés rythmiques des syllabes bol. Cette pulsation devenue frénétique remémore le tourbillon éternel de Shiva, dieu de la danse. Satyajit Ray était parvenu à la capter dans son fameux Salon de musique, à l’instant même où les lustres tremblaient…Pour la première fois en France, ces deux jeunes danseurs présentent le fruit de leur apprentissage aux côtés de leur guru, Jyoti Barthi Goswami.


4h30 Inde du Nord - chant du Rajasthan

Divana
Anwar Khan Manganiar, chant
Bundu Khan Langa, chant
Gazi Khan Barna, direction artistique, kartâl
Feiruz Khan Manghaniyar, dholak
Ghewar Khan Manghaniyar, kamanchiya
Mehardeen Khan Langa, satâra, sarangui, morchang

5h30 Pause

6h Inde du Nord - flûte satara du Rajasthan

Feiruz Khan Manghaniyar, dholak
Mehardeen Khan Langa, satara

6h45 Petit déjeuner (non inclus dans le tarif)

L'Inde : le jour

Dimanche 28 septembre 2008, 7h30

7h30 Inde du Sud - musique rituelle des temples

M. Subhani, nadhaswaram
Mme Subhani, nadhaswaram
T.R. Govindarajan, tavil
Sankar, tavil

8h Inde du Nord et du Sud - musique carnatique

Ensemble Tala Vathyam
Srikanth, violon
Parupalli, mridangam
Udupa, gatap
Koshal Kumar Panwar, tabla

9h Inde du Sud - danse mohiniyattam du Kerala

Dr. Neena Prasad, danse
Madhavan Nampoothiri, chant
Paliyam Parambil Mahdavan Satheesan, mridangam
Narayanan, veena
Krishnakumar, edaka

 

neena_prasad.jpg

 

shashank.jpg10h Inde du Sud - flûte bansouri

Shashank Sabramanium, flûte bansouri
Srikanth, violon
Parupalli, mridangam
Udupa, gattam

11h30 Pause

11h45 Inde du Sud - chant carnatique

Sudha Ragunathan, chant
Skanda Subramanian Sundararajan, mridangam
Kannan Sagagopan, violon
Raman Ramakrishnan, morsing

13h15 Inde du Nord - chant du Rajasthan

Divana
Anwar Khan Manganiar, chant
Barkat Khan, chant
Gazi Khan Barna, direction artistique, kartâl
Feiruz Khan Manghaniyar, dholak
Ghewar Khan Manghaniyar, kamanchiya
Mehardeen Khan Langa, satâra, sarangui, morchang

kaushiki_desikan.jpg14h15 Pause

14h30 Inde du Nord - chant khyal & thumri

Kaushiki Chakrabarty, chant khyal & thumri
Vijay Gathe, tabla
Hiranmay Mitra, harmonium
K. Prabhakar, tanpura

16h Inde du Nord - danse kathak de Jaipur

Ajay Rathore, danse
Aditi Jain, danse
Joti Goswami, tarant
Ranesh Meena, chant, harmonium
Koshal Kumar Panwar, tabla

17h Inde du Nord - chant dhrupad

Gundecha Brothers
Ramakant, Umakant Gundecha, chant dhrupad
Akilesh Gundecha, pakhawaj (percussion)
Nirant Gundecha, tanpura

Quand ?
Samedi 27 2008 de 18h à 6h30  et dimanche 28 2008 de 7h30 à 18h

Combien ?
La nuit samedi 27 de 18h à 6h30 : 30 €*
Le jour dimanche 28 de 7h30 à 18h : 30 €*
Forfait pour la nuit et le jour : 45 €*
Tarif groupe (10 personnes ou plus) : -20%
* 1ère catégorie uniquement

Comment ?
Réservations au 01 44 84 44 84 et www.cite-musique.fr

Où ?
Cité de la Musique
221 avenue Jean-Jaurès - 75019 Paris
Métro Porte de Pantin

 

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