Rubrique Art de l'IndeEn marge de la majorité hindoue, vivent en Inde, des peuples d'aborigènes classés par la constitution indiennes dans la catégorie des Scheduled Tribes ou tribus répertoriées. Au nombre de 60 millions ceux que l'on appelle aussi les Adivasi (ceux qui étaient là avant en hindi) ont longtemps vécu dans une isolement total en parallèle d'une société indienne en plein essor. Aujourd'hui, et pour trois mois, le musée du Quai Branly consacre à ces oubliés de l'Inde contemporaine, une exposition de peintures et de sculptures inédites en France et ce, du 30 mars au 18 juillet 2010. Une superbe occasion de découvrir une autre facette de ce pays et de son incroyable d iversité...

 

Brève histoire de l'Inde autochtone
par Jyotindra Jain
Commissaire en Inde de l'exposition

En Inde, la question de l’identité tribale est quelque peu complexe. Selon d’anciens textes indiens, de petits groupes de communautés homogènes – tels les Shabaras, les Nishadas, les Kiratas ou les Bhillas – vivaient confinés dans les forêts, unis par le sang ou la langue et dotés chacun de sa propre organisation sociopolitique, formant une jana, ou communauté. Ces groupes vivaient en marge du système hindou du jati, couramment appelées castes.

 Jyotindra Jain Commissaire en Inde de l'exposition Autres maîtres  de l'Inde

Jyotindra Jain Commissaire en Inde de l'exposition Autres maîtres de l'Inde
© photo indeaparis.com

Avec le temps et après d’interminables migrations et de nombreux mélanges socioculturels, il serait difficile et vain d’assimiler l’identité de ces anciennes communautés à celle des tribus actuelles. Cependant, il semble certain que les tribus des collines et des forêts avaient des contacts avec les Hindous dans l’Inde ancienne. À l’époque coloniale, la population de l’Inde était étudiée et répertoriée en "Peuples de l’Inde", ou "castes" et "tribus". Le terme "tribu" n’a jamais été défini avec précision, avant ou après l’indépendance. La typologie raciale, l’occupation d’un territoire sur une longue période, le relatif isolement des montagnes ou des forêts, un sens non-linéaire de l’histoire, l’absence d’alphabet et de littérature, l’archaïsme des techniques de production, les différences d’un groupe à l’autre en matière de langue, d’institutions sociales et de religion, ont vaguement servi de critères pour définir certains groupes comme "tribus". En outre, le terme de "caste" a été couramment appliqué à des sous-groupes héréditaires à l’intérieur de l’organisation sociale hindoue, sous-groupes marqués par les hiérarchies sociales que reflétaient des termes aussi populaires que "castes supérieures" et "classes inférieures". Ici, le terme "tribal" est utilisé conformément à la définition officielle qu’en donne la Constitution indienne.

 La chasse aux poux - début 20e - Collection Jutta & Jyotindra Jain

La chasse aux poux - début 20e - Collection Jutta & Jyotindra Jain © DR

Dans le but d’améliorer le sort des populations socialement et économiquement défavorisées, la Constitution de la République de l’Inde fournit deux cadres : l’un pour les tribus, l’autre pour les castes. Ces cadres sont actualisés de temps à autre par des amendements qui relèvent du Président de l’Inde. La constitution ne fournit aucun critère permettant de déterminer qu’un groupe est une tribu et semble recourir aux critères établis de facto pendant la période coloniale. De temps en temps, ces listes sont mises à jour avec l’accord du Président indien, et d’autres groupes viennent ainsi s’ajouter à la liste des populations intouchables.

DE L’OBJET "AUTOCHTONE" A L’OBJET D’ART
Historiquement, la plupart des populations dites tribales indiennes ont vécu à proximité de leurs voisins, hindous ou autres, favorisant ainsi les échanges culturels réciproques. À tel endroit, les voisins les plus avancés d’un point de vue économique et technique ont influencé de diverses façons les tribus autochtones (adivasi). Ces tribus, quant à elles, ont souvent fait leurs les valeurs culturelles des premiers pour progresser socialement, même si le système hindou des castes exclut toute assimilation sociale des tribus. Néanmoins, localement, les paysans et les artisans hindous ont très fortement influencé culturellement les communautés tribales tant d’un point de vue matériel que religieux et mythologique.

 L’antilope de Jangarh Singh Shyam
L’antilope de Jangarh Singh Shyam
Collection : Abhishek & Radhika Poddar ©Gireesh G V

En fait, en de nombreux endroits, ce sont les castes hindoues d’artisans et non les tribus elles-mêmes qui réalisent les images cultuelles et les figures votives tribales, et font que les objets de la vie quotidienne répondent parfaitement aux besoins de leurs clients tribaux. L’art tribal renvoie donc non seulement aux créations propres aux tribus mais aussi aux créations que d’autres ont imaginé pour ces mêmes tribus. Dans le cadre de cette exposition, le terme "populaire", qui désigne principalement les paysans hindouistes (en l’occurrence, ceux qui vivent près des tribus), est utilisé comme marqueur culturel et géographique plutôt que comme critère de civilisation dont la nature est fluctuante.

Hayavadana National Handicrafts and Handlooms Museum, New DelhiCela nous permet donc de parler aussi bien de "contemporain populaire" que de "contemporain tribal". Il faut toutefois noter que, dans une grande partie de l’Inde, les tribus et les communautés villageoises hindouistes vénèrent les mêmes divinités régionales. De même, le développement des traditions des tribus et des communautés paysannes voisines a été grandement favorisé par d’autres influences culturelles exogènes telles celles liées au mode de vie et aux institutions coloniales, mais aussi aux technologies industrielles et médiatiques modernes. Cette exposition présente également la culture composite des communautés tribales et paysannes dans l’évolution dynamique de leurs identités sous l’influence de la modernité qui s’est imposée par le développement de formes de contact et de communication diverses. Ces influences ont permis aux communautés autochtones d’adopter et d’adapter nombre de particularités de leur environnement culturel contemporain, à commencer par la notion d’art. Certains objets du quotidien, considérés comme des objets ethnographiques, sont devenus des objets d’art : sans fonction au sein de la communauté, ils sont bel et bien produits dans un cadre artistique, certains se sont révélés être des ouvrages exceptionnellement innovants qui ont franchi la frontière du contemporain pour entrer dans le monde de l’art. Certains ont le statut d’œuvres d’art, fruit d’une expression individuelle et subjective. Cette catégorie d’objets qui reflètent le visage contemporain des communautés de l’Inde autochtone occupe une place centrale dans l’exposition.

REPRESENTATION DE L’AUTRE
par Vikas Harish, conseiller scientifique de l’exposition


Vers 1840, la photographie, technique alors récente en Europe, est introduite à Calcutta. Alors que les dessins réalisés par les colons britanniques donnaient une image "européanisée" des Indiens, la photographie est nécessairement fidèle à son sujet. Elle devient de ce fait rapidement la technique choisie pour décrire les autochtones : l’administration coloniale souhaitant identifier et classer la population indienne, une multitude de projets de recensement donne naissance à un nouveau type de fixation photographique, "le portrait contextuel". L’anthropologie établit ainsi une homologie entre le sujet et son milieu, les individus étant souvent représentés avec les outils propres à leur catégorie professionnelle – un balayeur avec son balai, un chasseur avec son arc et ses flèches. Photographiés de profil et de face, ils sont classifiés selon les caractéristiques ethnographiques de leur physionomie. Ces études ne s’intéressent pas à l’individu mais aux groupes, confondant souvent tribal et rural, castes supérieures et castes inférieures ; elles présentent une image déformée de l’Inde.

 Panneaux muraux peints réalisés par Sundaribai

Panneaux muraux peints réalisés par Sundaribai
Œuvre réalisée spécialement pour l'exposition

© photo Aditya Arya

Des milliers de cartes postales photographiques illustrant courtisanes indiennes et "filles dansant" sont à cette époque publiées comme objets du désir masculin, soigneusement présentées dans des albums qui font office de harems personnels pour les collectionneurs. En 1947, un nouveau genre de photographie voit le jour dans la foulée de l’Indépendance. Fondée sur la bonne volonté née de l’admiration et du respect de "l’Autre", cette photographie commence à s’intéresser à l’Inde rurale et tribale dans son "innocence" et sa "sensualité". Les images ne s’intéressent désormais plus au groupe en tant que tel, mais à l’érotisation, souvent obscène, du corps féminin. Par le biais du cinéma et de la publicité, l’Inde moderne s’empare elle aussi de l’érotisation et de l’exotisme du "tribal" pour autoriser la nudité dans un pays pour le moins prude. Les tribus, même quand elles symbolisent la diversité culturelle du pays à l’occasion des fêtes du Jour de la République, sont souvent représentées sous forme de tableaux trompeurs inspirés par les albums de photographie orientale et les dioramas des musées.

La description de l’identité tribale qui a caractérisé les clichés anthropologiques du début du siècle est aujourd’hui au cœur de la photographie contemporaine. Les artistes font de la définition du "tribal" -encore souvent établie par les castes supérieures- le sujet même de leurs images. Les nouvelles aspirations à l’ascension sociale des communautés tribales et populaires constituent un autre paradigme offert aux regards des photographes documentaristes actuels.

PARCOURS DE L’EXPOSITION

SECTION 1 > LES REPRESENTATIONS DE L’lNDE ADIVASI

Cette section est consacrée à la représentation des communautés tribales sur les lithographies, les gravures, les photographies, les calendriers, les photos de films, etc., afin de souligner leur dimension historique et leur sort contemporain et de manifester ainsi la volonté de l’exposition de se distancier des stéréotypes tendancieux associés aux personnes et aux communautés "Adivasi". Il s’agit donc d’un panorama historique des différents regards portés sur les peuples autochtones des campagnes et sociétés tribales en Inde, s’appuyant sur des documents ethnographiques sur lesquels les Adivasi étaient observés, étudiés et même classés comme des "indigènes exotiques". Avec l'indépendance, les images apportent un nouveau regard pour mettre en avant la particularité des Adivasi. Ce sont des photographies où les modèles sont mis en scène, sensuels, charnels et dénudés, et que l’on retrouva jusque dans le cinéma Indien.

 Cobra et Mangouste

Cobra et Mangouste

D’autres images montrent qu’au même moment, le gouvernement fait en sorte d’intégrer, non sans humour, les Adivasi en leur donnant une place dans la société Indienne notamment lors du défilé du Jour de la République avec les danses de groupes folkloriques qui y sont organisées. Avec le travail photographique de Dayanita Singh et Pablo Bartholomew*, l’exposition propose au public de découvrir deux regards contemporains. Alors que Dayanita Singh fixe dans ses photographies la vision que les musées indiens et ses commissaires donnent des Adivasi, Pablo Bartholomew s’intéresse aux clichés que les Adivasi transmettent d’eux même dans la société Indienne à travers les signes de leur acculturation, parfois même caricaturale.

SECTION 2 > LES PEUPLES

*BUTHA - DEMEURES D’ESPRIT EN BOIS
Karnataka - Inde du Sud

L’exposition présente des sculptures en bois du culte des bhuta provenant du Crafts Museum de New Delhi , ainsi qu’un ensemble de masques en bronze, et d’autres objets, comme des armures, appartenant à des collections privées. Le culte des bhuta – les esprits des ancêtres, des parents et même des animaux disparus – est très répandu dans le sud du district de Kannara, dans l’État du Karnataka, en Inde méridionale. S’ils sont offensés, ces esprits, habituellement bienveillants et protecteurs, peuvent exercer une influence malfaisante. Pour jouir d’une bonne santé et disposer sereinement de ses biens, mais aussi pour éviter les préjudices causés par le courroux de ces esprits, il faut vouer un culte à leurs images.

Peinture murale rituelle de Paresh Rathwa Peinture sur toile, 2009

 

Peinture murale rituelle de Paresh Rathwa
Peinture sur toile, 2009
Œuvre réalisée spécialement pour l'exposition ©DR

 

*NICOBAR - MONDE MAGIQUE DE GUÉRISSEURS
Sud-est de l’Inde

Habitant les îles Nicobar, un archipel du sud-est du golfe du Bengale, les Nicobarais sont essentiellement horticulteurs. Leurs sculptures sont liées à la tradition orale et au mythe des origines nicobarais. Dans leur conception du monde, ils habitent les royaumes de la mer, de la terre et du ciel, qu’ils traversent via la sphère magico-religieuse. Ces créations anthropomorphes sont les esprits des êtres vivants, des éléments naturels, voire même des objets du quotidien. Ils vivent avec les êtres humains ou leur rendent visite d’un autre monde. Dans les maisons, les esprits des ancêtres de la famille habitent les sculptures et font ainsi partie intégrante du cadre domestique : les habitants d’aujourd’hui vivent donc en harmonie avec ceux des autres mondes, représentés par les images.

*GOND ET KONDH - LA FORÊT COMME ANCÊTRE
Orissa, Chhattisgarh & Madhya Pradesh
L’exposition propose de découvrir deux groupes de statuettes autochtones, figurines de culte, en bronze, accompagnées d’objets de la vie quotidienne appartenant aux collections du musée du quai Branly, ainsi que des sculptures contemporaines de grande taille, réalisées par différents artistes. Toutes illustrent les zones Kondh (Orissa) et Gond (Chhattisgarh).

 

Panneau d’argile Molela - Impression composite d'un village
Panneau d’argile Molela
Impression composite d'un village
© photo Aditya Ary

 

*AYYANAR - FIGURES VOTIVES EN TERRE CUITE
Tamil Nadu - Sud de l’Inde

Dans l’art indien des "terracotta", rien n’est plus impressionnant que les gigantesques figures équestres dédiées à Ayyanar, le dieu puissant qui, selon les croyances de la population du Tamil Nadu, protège les villages des esprits malfaisants. Les sanctuaires à ciel ouvert qui lui sont consacrés se trouvent souvent près d’étangs, à la limite des villages, voire sur les grandes routes.

*SARGUJA - OÙ LES MURS RACONTENT DES HISTOIRES
Inde Centrale

Les sculptures d’argiles, sur armature architecturale de bambou ou de bois présentées ici ont fait l’objet d’une commande spéciale pour l’exposition.

Détail de l'œuvre de Jivya Soma Mashe
Détail de l’œuvre de Jivya Soma Mashe
© Aditya Arya

*MOLELA - VILLAGE ! VILLAGE ! SEULEMENT 75 ROUPIES !
Rajasthan - Ouest de l’Inde

Des panneaux d’argile naturelle ou colorée sont exposés en composition murale ou en pièce individuelle, comme ils le sont dans certains temples du Rajasthan. Plusieurs régions méridionales du Rajasthan accueillent de très nombreux devras, petits sanctuaires consacrés aux ancêtres disparus, héros et veuves qui se sont immolées (les satis), mais aussi aux dieux et déesses locaux représentés en relief et sous leur forme anthropomorphe sur des plaques de terre cuite. Elles sont l’œuvre des seuls potiers de Molela, un village proche de la ville de Nathadwara. Un vieux potier raconte ainsi l’origine de cette pratique : Dev Narayan, une des divinités les plus importantes de la région, est apparu en rêve à l’ancêtre commun des potiers sous la forme d’une
ombre. Associant les ombres au relief, les potiers se sont alors mis à façonner leurs divinités en relief.

*RATHAVA - LÉGENDES PEINTES
Gujarat - Ouest de l'Inde

Les montagnes et les forêts des districts de Vadodara et Panchmahal, au Gujarat, dans l’ouest de l’Inde, abritent un grand nombre de tribus rathava. Les Rathava pratiquent une agriculture rudimentaire tout en élevant du bétail, des chèvres et des volailles. Pithoro est une de leurs divinités majeures. Ce dieu, dont la légende est illustrée sur le mur central des maisons, joue un rôle capital dans le mythe de la Création, raconté en remerciement d’un vœu exaucé. Pour une telle cérémonie, les hommes de la communauté réalisent des peintures colorées qui représentent l’empire céleste des dieux.

L’antilope de Jangarh Singh Shyam Collection : Abhishek & Radhika Poddar
L’antilope de Jangarh Singh Shyam
Collection : Abhishek & Radhika Poddar
© Gireesh G V

*SANTHAL - THÉÂTRE DE PERPÉTUITÉ
Est de l'Inde

Les sculptures sur bois (masques et instruments de musique) et les rouleaux peints, pouvant atteindre jusqu’à 7 mètres de long, racontent différents mythes fondateurs de la culture Santhal. Concentrés pour l’essentiel aux frontières des États du Bengale-Occidental, du Jharkhand, du Bihar et de l’Orissa, les Santhal appartiennent à l’une des tribus les plus importantes de l’Inde. Au Bangladesh et au Népal voisins, ils vivent en petits groupes, minoritaires et isolés.

*NAGA - LES GUERRIERS REVISITÉS
Nord-Est de l'Inde

Les villages montagneux des Naga sont représentés à travers des œuvres exceptionnelles comme des statues de guerriers en bois, des bijoux et des vêtements d’apparat, ainsi que des tenues guerrières.

Jupe drapée d'homme © musée du quai Branly
Jupe drapée d'homme
© musée du quai Branly,
photo Patrick Gries

*WAGHRI - UN HOMMAGE EN MOUVEMENT
Gujarat - Ouest de l'Inde

Un textile de temple de 5 mètres de long réalisé par la communauté nomade Waghri du Gujarat est ici exposé. Mata-ni-Pachedi est le nom donné aux tentures de temple que réalise la communauté nomade waghri, incluant notamment les Bhangi, les Dhed et les Rawalia originaires du Gujarat. Le terme Mata-ni-Pachedi vient des mots gujarati Mata ("déesse"), ni ("appartenir à") et Pachedi (littéralement "derrière").

SECTION 3 > LES ARTISTES CONTEMPORAINS

Cette troisième et dernière section propose de découvrir une série de peintures populaires contemporaines prolongée par une sélection des œuvres de deux artistes contemporains mondialement connus, et présents au plus haut niveau du marché de l’art : Jivya Soma Mashe (tribu Warli / Thane district) et Jangarh Singh Shyam (peuple Gond / Madya Pradesh). Leurs œuvres sont présentées de façon monographique.

*LA PEINTURE TRIBALE CONTEMPORAINE DE NOUVELLES VOIX
En trente ans, du fait de la création du musée d’art tribal de Roopankar au sein du Bharat Bhavan, de l’Indira Gandhi National Museum of Art et du Madhya Pradesh Adivasi/Lokakala Parishad – tous trois à Bhopal –, de nombreux artistes issus des communautés tribales pardhan gond et bhil se sont installés en ville pour y exercer leur art. Ils sont aujourd’hui plus de cent cinquante.

*JIVYA SOMA MASHE - DE L’INTEMPOREL AU CONTEMPORAIN
Originaire de la tribu warli de Maharashtra, Jivya Soma Mashe, aujourd’hui âgé de soixante-quinze ans, a commencé à peindre dès son plus jeune âge. Cet art, auparavant l’affaire des femmes qui se le transmettaient de mère à fille, est devenue grâce à lui un moyen d’expression artistique pour les hommes de cette petite communauté. Animé du désir de créer tout en gagnant sa vie dans une société composée pour l’essentiel de paysans et de pêcheurs, il changea de support, des murs au papier puis à la toile, et de médium en remplaçant la farine de riz par de la peinture blanche. Aujourd’hui encore, son corps frêle rappelle l’enfance difficile et l’abandon dont il fut victime, un thème récurrent dans son œuvre.

 

Jivya Soma Mashe


*JANGARH SINGH SHYAM - L’INITIATEUR D’UNE TRADITION
De nos jours, les capitales des États indiens du Madhya Pradesh et du Chhattisgarh regorgent de peintures colorées réalisées par de jeunes artistes gond. Ces peintures représentent des arbres, des animaux et des divinités de la mythologie pardhan gond et, de façon plus actuelle, des scènes de la vie citadine que symbolisent automobiles et autres avions. Ces peintures sont désormais connues sous le nom générique de "peinture gond". Il est important de remarquer que les Pardhan Gond n’avaient pas de réelle tradition picturale, à l’exception des reliefs d’argile rudimentaires dont les femmes ornaient les murs des maisons avant de les peindre de différentes couleurs argileuses.

> LES ARTISTES EN RESIDENCE

Invités en résidence par le musée du quai Branly, des artistes venus spécialement d’Inde pour l’occasion créent des pièces dans l’espace d’exposition, lors de la semaine d’ouverture de "Autres Maîtres de l’inde" : Sundari Bai et Pavitra Prajapati (artistes Surguja) réalisent un panneau peint à partir de leurs impressions autour de leur voyage à Paris et M. Mohanlal (artiste Molela) crée une plaque en terre cuite. Jivya Soma Mashe accompagne son petit fils, Vijay Mashe qui peint au cœur de l’exposition.

Ambassador Car par Dileep Shyam Collection : Lekha et Anupam Poddar
Ambassador Car par Dileep Shyam
Collection : Lekha et Anupam Poddar

© photo Aditya Arya

AUTRES MAITRES DE L'INDE
Commissaire général : Jyotindra Jain
Commissaire associé : Jean-Pierre Mohen
Conseiller scientifique : Vikas Harish

DATES
30/03/10 au 18/07/10

RENSEIGNEMENTS

Tél : 01 56 61 70 00
contact@quaibranly.fr
www.quaibranly.fr

HORAIRES D’OUVERTURE

Mardi, mercredi, dimanche : de 11h à 19h - Jeudi, vendredi, samedi : de 11h à 21h
Groupes : de 9h30 à 11h, tous les jours sauf le dimanche.
Fermeture hebdomadaire le lundi, sauf durant les petites vacances scolaires (toutes zones)

ACCES
L’entrée au musée s’effectue par les 206 et 218 rue de l’Université ou par les 27 ou 37 quai Branly, Paris 7e. Accès visiteurs handicapés par le 222 rue de l’Université.

Quai Branly
{mosmap width='460'|height='350'|lat='48.861596'|lon='2.297792'|zoomNew='0'|overview='0'|tooltip='Quai Branly'|marker='0'|align='center'}Carte intégrée - Vous pouvez la déplacer à l'aide de votre souris, mais aussi changer le zoom et le type de vue (plan, satellite, mixte, relief ou Earth)

222 rue de l'Université

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